Êtes-vous sérieux?

Ahhh! Les subtilités de la météorologie... De la terminologie aux erreurs d'interprétation des prévisions en passant par les mythes et les histoires plus souvent qu'autrement fantaisistes, il est très souvent difficile de s'y retrouver pour le commun des mortels. Personnellement, les cheveux me frisent lorsque j'entends certaines personnes dire qu'il tombe de la grêle à -5°C en plein mois de janvier... Qu'il y a eu une «mini tournade» ou «une grosse orage» alors qu'il n'a fait que pleuvoir... Erreurs grammaticales ou erreurs scientifiques, il y a place à amélioration!

Bref, je partage avec vous dans cette section des informations qui, je l'espère, vous permettront de mieux comprendre la météorologie de tous les jours tout en utilisant le vocabulaire approprié et ainsi éviter de tomber dans de nombreux pièges. À votre tour, vous pourrez par la suite jouer au prof et rectifier certaines maladresses dans une éventuelle discussion ou tout simplement à l'écrit.


NOUVEAU (23 juin 2011)

Précisions sur la terminologie utilisée dans mes prévisions

*** Lorsque j'écris «risques de...», ça ne signifie pas «certitude». S'il y a des risques de pluie, cela signifie qu'il y a une certaine probabilité que ça arrive. Si cette probabilité est élevée, voire 100%, le mot «risque» ne sera pas utilisé.

*** Vent NE à 10 km/h de moyenne... Ce n'est pas beaucoup 10 km/h, mais 10 km/h de moyenne implique que nous aurons des vents à près de 20 km/h à l'occasion et calmes à d'autres moments afin de donner une moyenne de 10.

*** ...à l'intérieur des terres... Ça commence où ça, l'intérieur des terres? :-) En fait, il ne faut pas voir cette expression (autant ici que sur le site d'E.C.) comme une ligne bien définie. Il faut le voir comme un système de gradation. Si je dis que ce sera plus chaud à l'intérieur des terres, il faut simplement comprendre, par exemple, que sur la rive à Kamouraska et St-Germain ce sera plus frais qu'à St-Pascal et St-Philippe, puis à St-Alexandre et à St-Onésime il fera légèrement plus chaud, Pohénégamook encore plus et ainsi de suite jusqu'à la frontière du Maine.

*** «Éclaircies» et «percées de soleil» ce n'est pas la même chose. Lors d'une éclaircie, il n'y a simplement qu'un peu plus de lumière (nuages moins denses). Lors de percées de soleil, on voir un bout de ciel bleu ainsi que le soleil.

*** Le terme «averse» signifie une précipitation soudaine et de courte durée. Si j'écris «Nuageux avec averses», il faut comprendre que nous aurons des périodes où il ne tombera rien. Quelques fois, il peut y avoir seulement 2 ou 3 averses d'une durée de 2 ou 3 minutes dans une journée et c'est le terme «averses» qu'il faut utiliser.

«Les «effets locaux» au Kamouraska… C’est quoi ça?»

«M. Yvan, vous écrivez à l’occasion qu’il faut se méfier des «effets locaux» au Kamouraska qui peuvent engendrer certaines contradictions par rapport aux prévisions. Que voulez-vous dire au juste?»

À priori, il faut avouer que l’élaboration d’une prévision météorologique n’est pas une sinécure! Les météorologues doivent travailler avec la contrainte de faire des «prévisions médianes» puisque le territoire couvert par celles-ci est énorme. De toute façon, ce n’est absolument pas envisageable de produire des prévisions pour chaque petite région et encore moins pour chaque ville. Régulièrement, un simple déplacement de quelques dizaines de km d’un centre dépressionnaire transforme une prévision de 10 cm de neige à rien du tout en moins de quelques heures.

Ceci étant dit, il faut ajouter à ça l’aspect orographique (le relief) qui influence l’état du ciel, le type de précipitation, la direction et la vitesse du vent, etc.

Imaginez le défi que vivent les prévisionnistes qui doivent composer avec tous ces facteurs (et bien d’autres encore), mais avec l’obligation de faire un texte de quelques lignes qui est représentatif d’une grande partie du Québec! Par exemple, pour notre coin de pays, les météorologues d’E.C. font un texte qui doit couvrir, d’ouest en est, St-Roch-des-Aulnaies jusqu’à Trois-Pistoles et du fleuve jusqu’à la frontière Maine/Témiscouata du nord au sud!!! Rajoutons à ça des facteurs particuliers pour certaines villes qui viennent modifier les éléments de la nature et nous pouvons très rapidement nous retrouver avec des conditions bien différentes de ce qui était écrit sur papier, c’est bien certain!

Par ailleurs, il faut comprendre également que les météorologues, comme la plupart des scientifiques, utilisent un logiciel (une interface) qui comporte nécessairement certaines limites. Les prévisions dépendent de tellement d’éléments que, si nous tenions compte d’absolument toutes les variables avant d’émettre une prévision pour le lendemain, nous serions déjà rendu au… surlendemain!

Nous avons toutes les raisons du monde d’être fiers de nos météorologues québécois puisqu’ils relèvent de nombreux défis et je juge qu’ils se surpassent dans ces conditions.

Donc, pour en revenir à nos moutons, le Kamouraska est reconnu pour ses phénomènes météorologiques particuliers lorsqu’une dépression, par exemple, nous amène une situation bien précise.

Il faut savoir premièrement que le tronçon ou la vallée du St-Laurent est la plus encavée se situe approximativement entre Montmagny et le Kamouraska avec 30 km séparant les Laurentides (environ 900 m) et les Appalaches (jusqu'à 600 m dans le coin du Lac Trois-Saumons) ; c’est probablement la pièce maîtresse ici! Sur une carte météorologique, lorsque les isobares (lignes de pression) à l'échelle synoptique (carte représentant un grand territoire) sont orientées NO-SE ou N-S (vent NO ou N) la circulation est perpendiculaire à la vallée, ce qui modifie l'orientation des isobares au Kamouraska par convergence/divergence, ce qui implique un changement des vents au sol qui vont alors souffler dans l'axe de la vallée.

Les différences locales de température entre les secteurs riverains et ceux à l’intérieur des terres engendrent également une variation journalière du champ de pression local et de stabilité ce qui renforce ou contre un effet purement orographique. C'est pour cela qu'avec ce genre de circulation, les vents du NO se calment généralement le matin sur la Côte-du-sud et deviennent faibles. Peu à peu, le vent du SO commence à souffler à l'Île d'Orléans et s'étend vers l'est plus tard, parfois même jusqu'à RDL. Pendant ce temps, les vents soufflent de l'O à Québec et du NO à RDL. Ils sont particulièrement forts dans le coin de l’Isle-Verte/Trois-Pistoles puisque le corridor de vents forts canalisés dans le Saguenay se jette là-bas. Le soir, le vent redevient NO sur la Côte-du-sud jusqu'au lendemain matin.

Concrètement, cela signifie aussi qu’à l’occasion, au lieu d’avoir des vents NE à 70 km/h, nous avons des vents à 30 km/h… Au lieu de recevoir 30 cm de neige, nous n’en recevons que 10 cm, alors que tout autour il tombe vraiment 1 pied de neige. Le contraire peut très bien se produire aussi…

Cette capsule a été créée grâce à la participation de M. Olivier Fortin, météorologue chez EC, section Analyse et pronostic à Dorval.

La brise de mer : lorsque le froid l'emporte sur la chaleur!

Le mécanisme est assez simple. La brise de mer survient lorsqu’il y a un réchauffement inégal de la terre ferme et des plans d’eau.

Prenons par exemple une journée où le soleil est de la partie. Le vent est calme du sud vers 8 h le matin. La température de l’air au-dessus du sol devient rapidement supérieure à la température de l’air au-dessus du fleuve. Puisque l’air froid est plus dense que l’air chaud, celui-ci entre à l’intérieur des terres et chasse l’air chaud, tout simplement. Le vent se met alors à souffler à 15, 20 et même 25 km/h du nord!

Quelques fois, l’air froid arrive avec force ce qui engendre beaucoup plus de vent! La brise de mer est un phénomène local qui se produit seulement lorsque les vents dominants sont faibles. Elle peut être ressentie jusqu’à 20 et même 25 km à l’intérieur des terres. L’inverse peut arriver aussi : il s’agit de la brise de terre qui arrive le soir et la nuit. La perte de chaleur par rayonnement donne plus de densité à l’air côtier, chassant à son tour un air marin encore chaud.

L’intensité de ces brises dépend donc du contraste thermique, de l’instabilité de l’air le plus chaud, du vent en altitude, de la force de friction, de la forme du rivage et de l’étendue du plan d’eau.

Est-ce que ce sont vraiment les données de St-Pascal sur le site Internet de MétéoMédia?

Combien de personnes au Kamouraska consultent en ligne les prévisions météorologiques de St-Pascal par l'entremise du site Internet de MétéoMédia? Vous êtes plusieurs... Saviez-vous que les données affichées comme la température et la vitesse des vents étaient en réalité les données de la station de La Pocatière?




Ce qui est encore bien plus surprenant, en après-midi de 13 h à 15 h environ, les données affichées nous proviennent tout droit de.............Charlevoix! Et ce, assez régulièrement!




Il y a évidemment une nette différence au niveau des données entre notre micro climat au Kamouraska et le temps qu'il fait sur le Mont à Liguori à Petite-Rivière-Saint-François de l'autre côté du fleuve!

«Ta station dit quoi pour demain?»

Ma station météorologique ainsi que tous les instruments installés chez moi ne servent pas vraiment à dire le temps qu'il va faire. Ce sont des appareils qui servent à recueillir différentes statistiques du temps qu’il fait. C’est grâce à ces outils que je peux partager avec vous certaines données sur le site comme la température, le taux d’humidité, la vitesse des vents, la quantité de neige ou de pluie reçue, etc.

Pour faire mes prévisions, je dois analyser moi-même des modèles informatiques, des cartes satellitaires et météorologiques, je dois tenir compte de différents paramètres, des effets locaux, etc. Bref, une bonne prévision détaillée demande une grosse heure de travail devant l’écran d’ordinateur (parfois le double), sans compter que les données changent souvent plusieurs fois par jour! Être météorologue demande de la rigueur, un bon jugement et de la patience. Il faut être un bon observateur, avoir le souci du détail et accepter………………..de se faire déjouer par Dame Nature! Je ne suis qu’un amateur, imaginez un professionnel?

NOUVEAU (23 juin 2011)

Les prévisions à long terme... Vous y croyez?

Faites-vous partie de ceux et celles qui raffolent des prévisions à longue échéance? Attention! Vous allez subir un choc!

Saviez-vous que les prévisions de plus de 2 jours sont produites de façon entièrement automatisées, sans intervention humaine?

En effet, les prévisions à long terme (de plus de 48 heures) sont le résultat d'un traitement des variables météorologiques issues des sorties directes des modèles et des aides statistiques. Un encodeur génère une prévision textuelle à partir d'un ensemble de règles prédéterminées. Bref, c’est une machine qui génère les petites icones et le court texte qui lui est associé. Que ce soit sur le site d’Environnement Canada ou celui de Météo Média (même à la télé), dès que vous regardez les prévisions à plus de 2 jours d’avance, vous êtes ni plus ni moins en train d’observer le travail d’un ordinateur.

À l’opposé, les prévisions à court terme (48 heures ou moins) sont rédigées, revues et validées par un météorologue.

Prévision à court terme : HUMAINE

* Échéance 0 à 48 h : Aujourd’hui et demain;
* Préparée par un(e) météorologue;
* Précision de 85% (les 12 premières heures) à 70 % (36 à 48 heures);
* Pour un territoire plus restreint.

Prévision à long terme : AUTOMATISÉE

* Prévision des jours 3 à 7;
* Préparée par un ordinateur (interface);
* Précision plus faible de 70% (jour 3) à 55% (jour 7);
* Territoire plus large.

Imaginez maintenant sur 15 jours……………………………

Il faut donc prendre ça avec un grain de sel. L’important étant d’observer s’il y a une «tendance» qui semble s’installer.

«C'est à quelle heure qui va faire chaud aujourd'hui?»

La plupart du temps, les maximums de la journée sont atteints entre 15 h et 18 h en après-midi, du mois de mars au mois d'octobre approximativement. Pour la période hivernale, le mercure est à son apogée entre 14 h et 16 h. Par contre, les fronts chauds et les fronts froids ne suivent pas nécessairement le cycle solaire quotidien d'une journée «normale»! Les masses d'air ne s'informent pas de l'heure qu'il est pour modifier la température au sol! Il arrive de temps en temps que la température la plus chaude soit enregistrée au beau milieu de la nuit! Fréquemment, nous pouvons lire aussi dans les prévisions d'E.C. par exemple : «...Maximum près de 5°C le matin puis température à la baisse pour atteindre -4°C en fin d'après-midi...»! Tout est possible! Donc, si le temps est au beau fixe et que nous sommes sous l'influence d'un anticyclone en plein mois de juillet, les chances sont bonnes pour que la température culmine vers 17 h!

Différence entre grêle et grésil...

La grêle est un type de précipitation. Un grêlon est un amas de glace qui se forme pendant un orage quand les gouttelettes d'eau ont été projetées en hauteur aux abords glacés d'un nuage orageux (cumulonimbus). En général, au Canada, la grosseur des grêlons va de celle de petits pois à celle d'oranges, mais certains ont atteint la grosseur d'un pamplemousse. Bref, il n'y a pas de grêle en hiver!

Le grésil est également un type de précipitation. C'est un mot utilisé par les Canadiens pour décrire des gouttelettes de pluie gelées, d'un diamètre d'au plus 5 mm, généralement sphériques et qui rebondissent après avoir heurté une surface dure. Le grésil est assez fréquent en hiver et peu probable en été. La gouttelette part du nuage et traverse une couche dans laquelle la température est supérieure à 0°C; elle est donc liquide. Cependant, si par la suite elle rencontre une couche dont la température est inférieure à 0°C avant d'arriver au sol, elle a donc le temps de geler. Le grain de grésil a fréquemment un noyau liquide; seule son enveloppe est gelée.

Verglas et pluie verglaçante... Non, non, ce n'est pas la même chose! Oui, oui, je suis sérieux!

Le verglas ne tombe pas du ciel...; la pluie verglaçante est une forme de précipitation et le verglas (couche de glace au sol ou sur les objets) en est la conséquence. Bref, la pluie verglaçante c'est tout simplement de la pluie qui tombe du ciel, mais qui gèle au sol pour former de la glace ; c'est cette glace qu'on appelle le verglas.

Un orage est toujours électrique!

L'expression «Orage électrique» est un pléonasme: le mot électrique est inutile puisque par définition il y a toujours de la foudre, des éclairs et du tonnerre qui accompagnent un orage. Dans le même ordre d'idées, si vous entendez une personne dire qu'il vient d'y avoir un bon orage, alors que dans les faits il n'y a eu que de la pluie, vous pouvez le corriger ; c'est une averse qu'il vient de vivre et non un orage et ce MÊME S'IL Y A EU UN DÉLUGE! Je répète, pour parler d'orage il doit y avoir obligatoirement des éclairs et du tonnerre!

Laissez les fenêtres ouvertes lors d'un orage, est-ce que c'est une invitation pour la foudre?

Pas du tout! La foudre peut traverser la brique et le béton, elle ne se laisserait donc pas arrêter par quelques centimètres de verre! La foudre ne suit pas les courants d'air. Si nous fermons les fenêtres durant un orage, c'est simplement pour prévenir d'éventuels dégâts causés par le vent et la pluie!!! Prenez donc le temps d'admirer ces spectacles son et lumière gratuits ; ils sont si rares! Par contre, rappelez-vous que dans la maison lors d'un orage, le téléphone, la douche, les toilettes et les robinets sont à éviter autant que possible...

Dans une voiture, l'enveloppe métallique de l'auto nous protège de la foudre en absorbant l'énergie électrique ; ce n'est pas le caoutchouc des pneus qui nous protège. Il est fortement recommandé de ne toucher aucun objet métallique à l'intérieur de la voiture lorsque vous roulez sous un orage. Les risques d'électrocution sont là si la foudre frappe votre véhicule.

Les «éclairs de chaleur» n'existent pas!

Les éclairs se forment toujours à l'intérieur d'un orage. Lorsque vous voyez des éclairs sans entendre le moindre tonnerre, c'est tout simplement que l'orage est trop loin ou le vent trop faible pour que le son se rende jusqu'à vous. D'une façon ou d'une autre, un éclair produit toujours une onde de choc qui se traduit par le tonnerre. Donc, les «éclairs de chaleur» n'existent pas!

Saviez-vous qu'il y a une différence entre «foudre» et «éclair»?

La foudre ne se voit pas ; c'est une décharge électrique (électrostatique pour être plus précis) qui forme un couloir où l'air explose littéralement (tonnerre) puisqu'il est chauffé à près de 30 000°C ce qui créer une lumière (éclair). L'éclair est donc la trace lumineuse produite par la décharge électrique (foudre). À noter qu'il arrive régulièrement que l'éclair parte du sol pour monter vers le ciel! Oui, oui! Nous n'avons pas toujours le temps de le constater... Tout se passe en un éclair!

Le Dieu de la colère : le cumulonimbus

Le cumulonimbus est LE nuage associé aux orages. En général, il se situe à une altitude variant de 500 m à 20 000 m ; c'est donc un nuage à développement vertical comme les petits cumulus. D'ailleurs, avant d'être un cumulonimbus, ce nuage n'est qu'un petit mouton blanc appelé cumulus puisqu'il y a peu d'humidité dans l'air. Pendant la journée, si l'humidité augmente et que le mercure grimpe, l'air chaud et humide s'élève et fait gonfler nos petites boules de ouate. Parfois, en moins d'une demi-heure, les cumulus deviennent de larges cumulonimbus de quelques km de diamètre. Leur sommet est en forme d'enclume et la base plutôt plate. Au sein du nuage, des vents violents, soufflant parfois à 200 km/h, montent et descendent, entraînant les grêlons, les cristaux de glace et les gouttes d'eau. Les collisions entre ces particules chargent le nuage d'électricité. La plupart des particules chargées d'électricité positive se dirigent vers le haut du nuage, alors que celles chargées négativement se dirigent vers le bas. Lorsque l'électricité accumulée devient trop importante, il y a alors déséquilibre entre l'intérieur et l'extérieur du nuage. Des décharges se produisent d'abord dans le nuage même, puis du nuage vers l'extérieur. C'est l'orage qui éclate : le vent se lève, les éclairs zèbrent le ciel et la pluie, parfois mêlée de grêle, commence à tomber. Nos irréductibles Gaulois dans Astérix devaient prendre le mors aux dents dans ces conditions!!!!

«Un éclair doit bien mesurer des dizaines de mètres de largeur?»

Pas du tout! La longueur des éclairs peut varier d'une centaine de mètres à une vingtaine de kilomètres, MAIS, leur largeur n'est que de 5 cm en moyenne!

«Est-ce que ça fonctionne le truc de compter les secondes entre l'éclair et le tonnerre?»

L’éclair précède le tonnerre, même si dans les faits, les deux phénomènes se produisent en même temps. C’est tout simplement parce que la lumière voyage beaucoup plus rapidement que le son. Le son qu’engendre l’explosion de l’air se déplace à 0,337 km/s, alors que la lumière de l'éclair qui a produit cette dilatation se déplace elle à 300 000 km/s. C'est pour cette raison que l'on observe toujours l'éclair avant d'entendre le tonnerre.

Pour calculer la distance de l'éclair, il suffit donc de compter le nombre de secondes séparant l'éclair de son bruit, puis de le diviser par trois. Le résultat ainsi obtenu correspond au nombre approximatif de kilomètres nous séparant de l'éclair. Par exemple, si 6 secondes séparent l’éclair du tonnerre, l’orage est alors à environ 2 km du lieu où l’on se trouve.

«Bah! Tornade ou ouragan! C'est pas mal la même chose!»

Oh! que non! On confond souvent ces deux phénomènes extrêmes qui sont pourtant très différents, autant par leur formation et leur étendue que par leurs effets.

D'une violence extraordinaire, l'ouragan est la tempête la plus destructrice en force et en étendue. Son diamètre peut varier de 300 km à 1 000 km selon son intensité. Il provoque d'énormes dégâts. On classe les ouragans par catégorie (1 à 5) selon l'échelle Saffir-Simpson. Un ouragan vit plusieurs jours, près de deux semaines quelques fois!

La tornade est soudaine, sournoise et des plus destructrices également. Bien plus petite qu'un ouragan (son diamètre moyen étant de quelques centaines de mètres), cette tempête dure à peine quelques minutes. Mais elle concentre en si peu d'espace tant d'énergie, qu'elle peut tout détruire sur son passage. Ses dégâts sont toutefois très localisés : la ligne de démarcation entre la zone dévastée et celle qui a été moins touchée est très nette. Les tornades sont classées en 6 catégories (F0 à F5) selon l'échelle de Fujita.

Quelle est la différence entre un ouragan, un typhon et un cyclone?

Ces trois appellations sont synonymes et désignent le même phénomène, c'est-à-dire une tempête d'origine tropicale d'une ampleur incroyable, qui provoque énormément de précipitations et de forts vents. La différence réside dans l'endroit où elles se trouvent sur la planète. Cette tempête se nomme «ouragan» lorsqu'elle prend naissance dans l'océan Atlantique ou dans le nord-est de l'océan Pacifique. On l'appelle «cyclone» lorsqu'elle provient du sud du Pacifique, et «typhon» lorsqu'elle se forme dans le nord-ouest du Pacifique ou dans l'océan Indien.

Tempête tropicale, dépression tropicale, tempête post-tropicale, ouragan... Un peu d'ordre s.v.p.?

Tentons d'y voir clair! Il faut comprendre qu'il s'agit ici du même phénomène météorologique ; on lui donne un nom différent pour représenter la force des vents qu'il génère. Il y a un nom spécifique pour chaque phase. C'est un peu comme le cycle de la vie : naissance, enfance, adolescence, adulte, personne âgée, mort... En général, une personne va franchir ces étapes les unes après les autres et pour chaque étape il y a des caractéristiques qui lui sont propres.

Premièrement, une dépression tropicale est exactement similaire aux dépressions que nous avons au Québec... C'est simplement qu'elle naît dans les tropiques. Lorsque les vents soutenus soufflent de 63 km/h à 117 km/h, la dépression tropicale devient une tempête tropicale et on lui donne alors un nom. Elle se transforme en ouragan lorsque les vents soutenus moyens atteignent 118 km/h (catégories 1-2-3-4-5). Dès qu'il touche la terre ferme ou qu'il se déplace sur des eaux plus froides, l'ouragan est coupé de sa source de chaleur et perd de la vigueur. Lorsque les vents reviennent sous la barre des 117 km/h, on lui donne le nom de tempête post-tropicale, puis de simple dépression quand les vents n'excèdent plus 63 km/h.

Donc, dans l'ordre :

Dépression tropicale;
Tempête tropicale;
Ouragan;
Tempête post-tropicale;
Dépression

«J'ai déjà vu une tornade sur le fleuve à Montréal! J'te l'dis!»

Même si les tornades se produisent généralement au-dessus du sol, on en voit parfois au-dessus des lacs ou de la mer : ce sont des trombes marines. Elles sont moins violentes, car la vitesse des vents dépasse rarement 80 km/h. Puisque c'est de l'eau qui est aspirée dans l'entonnoir venteux au lieu de la poussière ou des toits de maisons, les trombes sont blanches plutôt que de couleur sombre.

Andrew, Katrina, Hugo, Joséphine... On met les noms dans un baril et on pige?

Depuis longtemps, on donne des noms aux tempêtes dont les vents soutenus moyens soufflent à plus de 63 km/h. Elles ont porté les prénoms des saints du jour, ceux de politiciens et de leurs femmes, puis des prénoms féminins en général. À partir de 1979, l'Organisation météorologique mondiale a établi des listes alphabétiques composées de prénoms féminins et masculins, en alternance : Alex, Bonnie, Charley, Danielle, Earl, Frances, etc. Ces listes comprennent un prénom pour chaque lettre de l'alphabet, sauf 5 (Q, U, X, Y et Z). Elles sont préparées pour chaque saison d'ouragans et sont réutilisées tous les 6 ans. Toutefois, on prend soin de retirer et de remplacer les prénoms des ouragans qui ont été particulièrement tragiques et dévastateurs afin d'éviter de les confondre avec d'autres ouragans qui seraient en train de se produire. C'est le cas, par exemple, des prénoms Allison, Floyd, Andrew, Mitch et Katrina.

Au Québec, vents calmes, vents forts, vents violents, rafales..., en km/h ça représente quoi tout ça?

Vents calmes = moins de 3.7 km/h
Vents faibles = en général de 3.8 km/h à 19 km/h
Vents modérés = en général de 20 à 59 km/h
Vents forts = de 60 km/h à 89 km/h
Vents violents = 90 km/h à 117 km/h
Vents de force ouragan = 118 km/h et plus

Les rafales sont des variations soudaines, rapides et brèves de la vitesse du vent. Elles se caractérisent par une fluctuation plus ou moins continue entre les pointes et les creux de la vitesse. Elles prennent vie lorsque le vent dépasse 28 km/h avec une différence d'au moins 9 km/h de la moyenne. Donc, il est faux de dire qu'il y a des rafales à 21 km/h...

Il y a aussi les grains qui sont en fait des rafales intenses. En effet, les grains sont des rafales de plus longue durée et de vitesses plus élevées. La vitesse augmente de 28 km/h ou plus au-dessus de la vitesse moyenne des deux minutes qui précèdent la hausse, la période de vitesses de pointe dure au moins deux minutes et la vitesse atteint une moyenne d'au moins 37 km/h sur au moins une minute pendant la période de pointe. En météorologie, on parle souvent de «ligne de grain».

Cette capsule a été créée grâce à la participation de M. Michel Huot de St-Antonin.

Faible pluie ou pluie forte?

L'intensité de la pluie se calcule ainsi :

Faible pluie : moins de 2.5 mm/h
Pluie modérée : entre 2.6 mm/h et 7.5 mm/h
Pluie forte : 7.5 mm/h et plus

Qu’est-ce qu’une «soirée» pour Environnement Canada (E.C.)?

Dans ses bulletins météorologiques, E.C. utilise toujours les termes «matin», «après-midi», «soir» et «nuit». Mais, à quelle heure commence le soir pour eux? Et le matin? Et le...

Matin = 6 h à midi
Après-midi = midi à 18 h
Soir = 18 h à minuit
Nuit = minuit à 6 h

Et ce 12 mois par année! Même s’il fait noir à 16 h en décembre, l’après-midi est une période comprise entre midi et 18 h quand même.

Y a-t-il une différence entre les termes «nuageux» et «couvert»?

Même si le terme «couvert» est de moins en moins utilisé dans les prévisions, il y a tout de même une différence.

En météorologie, on entend régulièrement parler de ciel nuageux, d'une alternance de soleil et de nuages, nuageux avec éclaircies, ciel couvert, etc. Pour comprendre ces différences, il y a deux méthodes: la façon rapide et simple et la façon un peu plus scientifique... Pour pouvoir classer la quantité de nuages présents dans le ciel, on a inventé un système qui divise la voûte céleste en huit: l'octa. Je sens que vous êtes sur le point de changer de site...., alors, alons-y plutôt avec l'explication simple!

La nébulosité est un terme très employé en météorologie qui signifie «couverture nuageuse». Ainsi, on entendra familièrement une «nébulosité croissante».

Dans les rapports météorologiques, la nébulosité et l'opacité des nuages sont signalés. La nébulosité est la fraction du ciel couverte par les nuages. L’opacité est la visibilité verticale à travers les nuages. Les nuages peuvent être minces et transparents comme les cirrus ou bloquer complètement la lumière.

Bref, il y a une échelle pour classer l’état du ciel selon la couverture nuageuse. En ce qui concerne les termes «nuageux» et «couvert», le truc simple est le suivant : lorsque nous pouvons distinguer les nuages et leurs contours, le ciel est nuageux et lorsqu’il n’y a pas de démarcation, que le ciel est uni, il est alors couvert.

Qu’est-ce qui se cache sous l’expression «probabilité de précipitations»?

La probabilité de précipitations (PdP) est la probabilité qu'une quantité mesurable (0,2 mm de pluie ou 0,2 cm de neige) tombe sur n'importe quel point de la région de prévision pendant la période de la prévision. Par exemple, une probabilité de 30 % signifie qu'il y a 3 chances sur 10 que de la pluie (ou de la neige en hiver) tombe en quantité mesurable là où vous vous trouvez. En d'autres termes, il y a une probabilité de 30 % qu'il pleuve ou qu'il neige là où vous êtes, et donc une probabilité de 70 % qu'il ne tombe rien à ce même endroit. Il faut aussi remarquer qu'une faible PdP n'indique aucunement qu'il fera soleil : cela signifie uniquement que la probabilité qu'il pleuve (ou neige) est faible.

Refroidissement éolien et Humidex…

«L’indice de refroidissement éolien» est l'effet de refroidissement du vent combiné à de basses températures. Quand il vente, nous ressentons davantage le froid parce que la température de notre peau baisse. Cette sensation de froid est ce que l'indice de refroidissement éolien quantifie. «L’indice humidex» en été est la sensation d’inconfort que nous ressentons à cause de l’humidité élevée dans l’air.

À noter qu’il ne faut pas ajouter de signe de degré (ou toute autre unité) après le nombre indiquant le refroidissement éolien ou l'humidex puisqu’ils sont des indices et non des quantités physiques. En d'autres termes, ces quantités sont calculées et non pas mesurées. Bien que ces indices soient calibrés en fonction de l'échelle de température Celsius, on n'indique pas °C après leurs valeurs numériques pour mettre l'accent sur le fait que ce ne sont pas des températures.

Ovila Pronovost aurait-il pu dire «Mon beau brouillard» à Émilie au lieu de «Ma belle brume» dans Les filles de Caleb?

Le phénomène est le même. Par convention, les météorologues parlent de brume lorsque la visibilité est plus de un kilomètre et de brouillard si la visibilité est inférieure à un kilomètre.

La différence entre la brume et le brouillard est donc essentiellement la densité dans l'air des gouttelettes produites et leurs tailles. Dans la brume les gouttelettes sont plus petites et leurs tailles moindre ce qui réduit moins fortement la visibilité. Bref, on voit assez bien = brume. On woé arien = brouillard!!!! :-)

Comment calcule-t-on l'équivalent en eau de la neige?

Pour calculer son équivalent en eau, on fait fondre la neige captée, par exemple, dans un nivomètre Nipher. Le nivomètre Nipher a été conçu de telle façon que la turbulence est réduite à son ouverture et il se trouve assez haut pour que la plus grande partie de la neige balayée par le vent ne puisse y pénétrer.

Dans bien des cas, on peut appliquer un rapport de 10 à 1 pour déterminer l'équivalent en eau. En d'autres mots, 1 cm de neige, une fois fondu, serait équivalent à 1 mm d'eau.

Toutefois, ce rapport d'équivalent en eau de 10 à 1 n'est pas exact. Les exceptions comprennent la neige très floconneuse (neige qui détient moins d'eau), où le rapport neige à liquide pourrait être de 15 à 1, ou plus, (par exemple, 15 cm de neige donneraient 10 mm d'eau). La neige peut, au contraire, être très lourde et chargée d'eau, ce qui donnerait un rapport de 5 à 1 (par exemple 10 cm de neige donneraient 15 mm d'eau).

Vent! Où es-tu?

Quelques fois, les prévisions d’E.C. ne mentionnent rien au sujet du vent. Normalement, dans le texte des prévisions, le vent apparaît seulement lorsque les météorologues prévoient qu'il sera d'au moins 20 km/h. Les vents plus légers varient trop d'un endroit à l'autre pour qu'ils puissent les prévoir avec exactitude.

Nœud et km/h

Le «noeud» est l'unité de mesure de la «force du vent» utilisée dans les prévisions maritimes au Canada. Il est, en fait, la vitesse du vent exprimée en «milles marins à l'heure». Un mille marin est égal à une distance de 1.852 kilomètres.

Donc, si les vents soufflent à 18 nœuds, cela signifie que la force des vents correspond à 33 km/h approximativement (18 x 1.852 = 33.336).

Mb, hPa, kPa…. Est-ce la même chose que du PFK?

Ben non, ce n’est pas du poulet! Millibars (mb), hectopascal (hPa) et kilopascal kPa) sont des unités de mesure pour la pression atmosphérique.

1 hPa = 1 mb = 0,1 kPa

Ainsi, 1013,25 mb = 1013,25 hPa = 101,325 kPa

Alors, pour répondre à la question de départ, non, ce n’est pas la même chose. D’une part nous avons des unités de pression atmosphérique et le PFK augmente la pression....... artérielle!

Penses-tu que mon vieux baromètre est encore bon?

Les vieux baromètres qui donnent des valeurs entre 28 et 31 utilisent tout simplement l’unité «pouces de mercure» (Hg) pour mesurer la pression. Le facteur de conversion est d'environ 33,9 hPa, ou 3,39 kPa, par pouce de Hg. Vous devez donc diviser la pression en kPa par 3,39 pour l'obtenir en pouces de Hg, ou multiplier la valeur en pouces de Hg par 3,39 pour la convertir en kPa.

Par exemple, si votre vieux baromètre indique 30 et que vous voulez obtenir la pression barométrique en hPa, il suffit de faire 30 x 33.9 = 1017 hPa.

Pourquoi les saisons n'arrivent jamais au même moment d'une année à l'autre?

Pour débuter, il est important de savoir qu'une année ne dure pas vraiment 365 jours, mais bien 365,26 jours! Il y a donc un décalage d'à peu près 6 heures par année. Au bout de 4 ans, nous avons approximativement l'équivalent d'une journée. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons les années bissextiles : replacer les saisons au bon endroit! En ajoutant une journée au mois de février, les saisons arrivent 18 heures plus tôt que l'année précédente ce qui permet de conserver le calendrier civil synchronisé avec le calendrier solaire.

Il fait soleil sans soleil?

Puisque l'atmosphère réfracte (dévie) la lumière du soleil, la durée du jour est alors un peu plus longue. D'ailleurs, lorsque nous observons un coucher de soleil, nous voyons le soleil qui glisse en direction de l'horizon. Lorsque celui-ci descend en dessous de l'horizon, l'atmosphère créée un effet de réfraction qui permet de voir le soleil quelques minutes de plus!

Masculin ou féminin?

Les saisons sont des noms masculins (un bel été, un hiver...) de même que les noms «orage» et «éclair». Le nom «averse» est féminin (une averse).

«T'as du frond de dire que je ne connais rien aux fronts!»

En météorologie, un «front» s'écrit avec un «T» à la fin (pas un «D») : un front chaud, un front froid, un front de rafale...